Gilets Jaunes à Paris : la manifestation de tous les dangers à Concorde samedi ?

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Maeliss Innocenti
Publié le 21 novembre 2018 - 13:39
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Un manifestant des "gilets jaunes", à Paris, le 17 novembre 2018
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© NICOLAS TUCAT / AFP
Les gilets jaunes ont prévu un nouveau rassemblement à Paris samedi 24 novembre place de la Concorde.
© NICOLAS TUCAT / AFP
Alors que le gouvernement a été catégorique sur l'interdiction pour les gilets jaunes de manifester place de la Concorde samedi à Paris, de nombreux appels à se rendre quand même sur ce lieu sont lancés sur les réseaux sociaux. Eclipsant presque le message de fond de la mobilisation et de ceux qui essaient de l'organiser dans les règles.

Après des jours de manifestations, de blocages et d'opérations-escargots pour protester contre la hausse à venir des prix du carburant et plus généralement contre la politique -jugée par beaucoup comme austère- d'Emmanuel Macron, les gilets jaunes comptent à nouveau se réunir en masse.

Un nouveau rassemblement est en effet prévu à Paris samedi 24 novembre. Mais les contours de cet évènement ne sont pas clairement définis. Ni légalement établis d'ailleurs.

Lundi 19, un premier appel à manifester a été lancé sur Facebook et près de 200.000 personnes y ont répondu favorablement. L'organisateur appelait "tout le monde, camions, bus, taxis, VTC, agriculteurs" à monter à Paris.

Depuis, d'autres groupes rejoignant cette initiative ont été créés sur le réseau social et d'autres appels à manifester ont aussi été publiés sur Twitter.

Lire aussi: Gilets jaunes - mort d'une octogénaire: débordement ou instrumentalisation?

Sauf que mardi 20, alors que Jean-Luc Mélenchon accusait l'exécutif de brimer les gilets jaunes, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez a déclaré qu'un rassemblement place de la Concorde ne serait "pas possible". Et ce pour une question de sécurité.

Il est difficile pour les autorités d'encadrer une manifestation à cet endroit. En partie à cause de la proximité du palais de l'Elysée.

Et ce samedi-là, ce sera d'autant plus impossible qu'une autre manifestation prévue de longue date, contre les violences sexistes et sexuelles, doit partir de la place de la Madeleine (qui est très proche de la Concorde) à 14h.

Mais pour beaucoup, d'après de nombreux commentaires circulant sur les réseaux sociaux, cela ne changera rien. Des centaines voire des milliers de gilets jaunes sont déterminés à venir manifester place de la Concorde, que les statuts aient été déposés en préfecture ou pas.

Dans le même temps, alors que le gouvernement reproche aux gilets jaunes l'absence d'interlocuteurs clairement identifiés et officiels, certaines têtes d'affiche du mouvement tentent d'organiser légalement le rassemblement.

Pour qu'une manifestation soit légale, il faut remplir une déclaration officielle et la déposer en préfecture trois jours avant le début de ladite manifestation. Mardi soir, la Préfecture de Paris n'avait reçu aucun formulaire, qu'il s'agisse d'un rassemblement place de la Concorde ou ailleurs.

Dans le cas où les gilets jaunes se présenteraient tout de même en masse à cet endroit, et que ce ne soit plus un rassemblement mais un attroupement, ils se risqueraient à des poursuites en justice.

Selon le code pénal, "constitue un attroupement tout rassemblement de personnes sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l'ordre public".

"Un attroupement peut être dissipé par la force publique après deux sommations de se disperser demeurées sans effet, adressées par le préfet, le sous-préfet, le maire ou l'un de ses adjoints, tout officier de police judiciaire responsable de la sécurité publique, ou tout autre officier de police judiciaire, porteurs des insignes de leur fonction", stipule aussi le texte de loi.

Et si les manifestants qui ne se plieraient pas à ces règles portent une arme, les sanctions peuvent aller jusqu'à 100.000 euros d'amende et sept ans d'emprisonnement, en fonction des circonstances et de l'importance des débordements.

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